Québec solidaire agrees to talks on electoral agreement with other pro-sovereignty parties

By Roger Annis

June 21, 2012 – Rabble.ca, posted at Links International Journal of Socialist Renewal with the author's permission – On June 20, the National Coordination Committee of Québec solidaire issued a statement in response to a "Call for a United Front" in the next election in Quebec, saying it is open to a “limited and timely electoral arrangement” with two other pro-Quebec sovereignty parties. The statement is titled (translation), "Defeat the Liberals, yes. But above all, build a progressive Quebec!"

The call has received close to 11,000 signatures online. It urges the three pro-sovereignty parties – Parti québécois, Québec solidaire and Option nationale – to enter into an electoral agreement such that only one candidate of the parties would contest electoral districts against the ruling Liberal Party and the right-wing Coalition pour l’avenir du Québec (CAQ).

The mandate of the current Liberal government ends in 17 months. Widespread speculation has it calling an election as soon as August.

The full text of the Québec solidaire statement (in French) is online here. It sets two conditions that a government elected under the agreement must act upon:

1. A system of proportional electoral representation.

2. Legislation on the following issues.

  • Abolition of Law 78 and amnesty for anyone facing legal sanction under the law.
  • Abolition of the Liberal Party government hike in university tuition fees.
  • Abolition of the health tax, except for high income earners, who will pay a tax on an income-graduated scale. (In 2010, the Liberal Party government introduced an annual fee for public health-care services that sits at C$200 as of 2012. The fee applies to all except those on very low incomes.)
  • Reform of Quebec’s mining law that would place strict financial, environmental and other regulations on the operations of mining companies, including increases to royalties (tax on earnings). (Quebec has the lowest mining royalties in Canada.)

Québec solidaire (QS) says it accepts the proposal in the call for union leader Réjean Parent to act as a mediator in discussions among the three parties. He is the president of the CSQ, the third-largest union central in Quebec; its largest component consists of teachers.

The QS statement restates the harsh assessment of the record of the Parti québécois (PQ) in government that was spelled out in an open letter by party co-leaders Francoise David and Amir Khadir in the Quebec daily Le Devoir on June 14. The PQ has governed Quebec for 18 of the past 35 years.

The statement explains, “Despite the adoption of some progressive social policies, the Parti québécois governments disappointed us profoundly on so many levels: special anti-worker laws, tax reductions favouring the wealthy, impoverishment of people on welfare, massive cuts to health and education spending, departure from the party’s own energy policy, refusal to put a new, proportional electoral system in place… so many disappointments for the large number of sovereignists who want a Quebec of green and social solidarity principles.”

In a related story, the Québec solidaire association in the electoral district of Nicolet-Bécancour has decided it will not present a candidate in the next provincial election should the decision by Option nationale to stand down in the district of Gouin be confirmed. Option nationale is presenting its leader, Jean-Martin Aussant, in the former district, while QS is presenting co-leader Françoise David in the latter.

Option nationale is a small, pro-sovereignty party founded in February of this year. Leader Jean-Martin Aussant is a member of the National Assembly of Quebec. He was elected in 2008 as a candidate of the Parti québécois.

[This article was first published on the online news magazine Rabble.ca. The text above is slightly altered for purposes of clarification.]

Text of Quebec solidaire statement (in French), June 20, 2012

Réponse de Québec solidaire à l’Appel au front uni:

Battre les Libéraux, oui. Mais surtout, construire un Québec progressiste!

À ce jour, tout près de 10 000 personnes ont signé un appel invitant le Parti québécois, Québec solidaire, Option nationale et les députés indépendants à négocier afin de former un front uni pour déloger le Parti libéral lors de la prochaine élection.

Nous entendons cet appel car nous aussi, nous voulons déloger le Parti libéral du pouvoir. Ce parti a oeuvré trop longtemps à déstructurer l’État québécois et les services publics, tout en posant des gestes nuisibles à la société et à l’environnement. Il n’y a qu’à penser au Suroît, au projet Rabaska, aux gaz de schiste, aux budgets qui ne cessent de creuser le fossé entre les plus riches et les moins nantis. Nous ne voulons plus de ce gouvernement intransigeant et corrompu qui ne répond qu’au 1 % le plus riche de la population. Il faut faire tout ce qui est possible pour éviter qu’il soit réélu.

Nous entendons cet appel qui nous invite à « des gestes politiques audacieux et d’envergure ». Depuis les premiers balbutiements, il y a plus de 10 ans, de la construction d’une alternative politique aux partis traditionnels, ce sont précisément «des gestes politiques audacieux et d’envergure» qui ont conduit à la fondation de Québec solidaire en 2006 : un parti dont les membres sont issus en majorité de mouvements sociaux progressistes; un parti dont les orientations sont axées d’abord sur le bien commun avec pour but (selon les mots de l’Appel) :

  • « de rétablir l’intérêt public national au-dessus des intérêts particuliers avec un gouvernement à l’écoute des préoccupations des citoyens et de leurs aspirations »;
  • « de permettre aux citoyens de se réapproprier le politique ainsi que leurs institutions démocratiques »;
  • De doter notre peuple d’un « outil de changement au service des citoyens québécois et de notre indépendance ».

Le printemps érable

Votre Appel reprend fortement l’esprit du « printemps érable ». Ce printemps québécois porte une colère et un espoir de changement profond auquel nous avons collectivement le devoir de répondre. Il reflète l’indignation de beaucoup de gens, parmi les 99 % qui n’en peuvent plus de voir l’élite dominante – le 1 % et les politiciens à son service – se sauver avec la caisse et dilapider les richesses des peuples. Le printemps érable voit en l’éducation un outil d’émancipation accessible à toutes et à tous, ce qui exclut la hausse annoncée des droits de scolarité. Le Jour de la Terre, il proposait la vision écologiste d’une économie qui respecterait les capacités de la nature, alors que celle-ci n’en peut plus d’être assaillie par des activités humaines trop souvent motivées par un profit à courte vue. Le printemps érable annonce des changements profonds à la démocratie.

À Québec solidaire, nous sommes convaincus de vivre un moment charnière de notre histoire. Ce moment qui inspire votre Appel, nous le devons à notre jeunesse – qui y a sacrifié beaucoup – et à l’éveil collectif qui s’en est suivi. Personne d’autre ne peut en réclamer la maternité. Nous croyons cependant sans fausse modestie que Québec solidaire est la proposition politique qui correspond le mieux aux aspirations du printemps québécois, et les véhicule le plus complètement.

Nous comprenons toutefois votre appel à « des gestes politiques audacieux et d’envergure ». De l’audace, c’est précisément ce qui est nécessaire pour rompre avec l’ordre économique et politique dominant en Amérique du Nord. Remplacer un politicien traditionnel par une autre à la tête du gouvernement, sans aucune perspective de changements substantiels, est irrecevable pour les femmes et les hommes, tellement nombreux et mobilisés depuis quatre mois, qui ont une ambition plus grande pour l’avenir du Québec.

La possible réélection d’un gouvernement dont 70 % de la population est insatisfaite est une conjoncture exceptionnelle, et nous sommes conscients de ce qu’exige une telle situation. Mais nous refusons de nous contenter de peu. Comment pourrions-nous réduire l’élan du printemps érable à la simple alternance? Le mouvement mérite plus. Notre audace doit être à sa mesure.

Notre proposition

C’est avec cette idée en tête que nous acceptons de rencontrer M. Réjean Parent comme médiateur, pour trouver le moyen de déloger le gouvernement Charest selon des modalités qui puissent déboucher sur des changements ambitieux et significatifs en faveur du bien commun.

Est-il possible de constituer un front uni pour gouverner avec le Parti québécois? Cela nous semble extrêmement difficile, pour les raisons énumérées dans la lettre que publiaient Françoise David et Amir Khadir dans Le Devoir du 14 juin dernier. Malgré l’adoption de certaines politiques sociales progressistes, les gouvernements du Parti québécois nous ont profondément déçus à bien des égards : lois spéciales anti-travailleurs-euses, baisses d’impôt favorisant les plus riches, appauvrissement des personnes à l’aide sociale, coupes massives dans la santé et l’éducation, dérogation à sa propre politique énergétique, refus de mettre en oeuvre un nouveau mode de scrutin pour mieux refléter la proportion du vote obtenu par chaque parti… autant de motifs de déception pour un grand nombre de souverainistes qui exigent dès maintenant la construction d’un Québec vert et solidaire. Dernièrement encore, le Parti québécois n’a cessé de tergiverser face aux revendications étudiantes. Ce parti aurait trempé dans des manoeuvres illégales visant à remplir sa caisse électorale. De quoi inquiéter celles et ceux qui, comme nous, exigent une intégrité sans faille et des prises de positions claires et progressistes.

Pour déloger le gouvernement Charest, un front uni de gouvernement n’est pas nécessaire, mais il y a d’autres possibilités. Nous sommes ouverts à des propositions, de la part du médiateur, pour des arrangements ponctuels et limités avec ON, le PQ et les indépendants souverainistes en vue de la prochaine campagne électorale, pourvu que ces propositions respectent deux conditions essentielles :

1. Chacun des partis signataires d’une entente s’engage à réaliser dès le début de son mandat, s’il est élu, une réforme du mode de scrutin laissant une place importante à la proportionnelle et applicable dès l’élection générale suivante. Ce nouveau mode de scrutin doit permettre de refléter la volonté démocratique de la population, doit favoriser une représentation paritaire des femmes et des hommes et cesser d’avantager les seuls partis traditionnels au détriment des partis en émergence. De plus, chacun des partis doit s’engager à respecter scrupuleusement les lois en vigueur sur le financement des partis politiques et proposer des solutions pour limiter les dépenses électorales au Québec.

2. Chacun des partis signataires s’engage à réaliser dans les 6 premiers mois de son mandat, les engagements suivants : abroger la loi 78 et amnistier les personnes et organismes sanctionnés en vertu de cette loi; abolir la hausse des droits de scolarité; abolir la contribution santé et ajouter un ou plusieurs seuils d’imposition sur les revenus des contribuables riches; procéder à la refonte en profondeur de la Loi sur les mines pour mettre fin au « free mining » et faire du peuple québécois le principal bénéficiaire de l’exploitation viable de nos ressources minières. La quasi-totalité de ces points ont déjà fait l’objet d’engagements de la part des partis concernés par votre Appel.

Le Comité de coordination de Québec solidaire est disposé à participer à un dialogue avec le médiateur et les représentants-es des signataires de l’Appel. Mais pour qu’un tel dialogue aboutisse à un examen rigoureux des meilleures façons de déloger le Parti libéral du pouvoir, nous estimons que les partis qui prennent part à la discussion doivent clairement s’engager à réaliser ce minimum, nécessaire pour satisfaire aux exigences du printemps québécois. Les membres de Québec solidaire seront, bien évidemment, saisis du résultat de ce dialogue.

Salutations cordiales,
Le Comité de coordination national de Québec solidaire